Phénomène rarissime, le chanteur de U2 est intervenu ce week-end sur une radio irlandaise pour annoncer la non-sortie du nouvel album du groupe. Faisant fi de ses habituels racolages.
Qu’ils nous semblent loin les fameux quatre albums sur lesquels le groupe travaillait il y a encore trois ans, en pleine tournée européenne. Qu’il nous semble loin l’album annoncé pour le 27 mai 2011 de la bouche même de Paul Mc Guinness (qui a pourtant la tête sur les épaules question business). Qu’il nous semble loin l’album annoncé par Larry, Adam, Paul, et même cette MILF botoxée d’Ali, pour la fin 2013.
« Le groupe n’a pas le sentiment d’avoir un quelconque engagement à respecter un planning de sortie, ou quoique ce soit d’autre ». Tel est le coup de trique asséné par Bono à une radio irlandaise, live from Ghana et entre deux escales au Danemark et à Eze.
C’est avachis dans un canapé devant la pépite Under a Blood Red Sky que nous réalisons avec flegme, mais également une pointe de déception, que les U2, famille incluse, nous l’ont bien mise profond tout au long de ces douze derniers mois marqués du sceau du triomphe socialiste.
Ah ça, on ne nous y reprendra plus à suivre les torche-fions type U2 Achtung / U2 France qui relaient la moindre rumeur liée à l’album ou frétillent de la queue au moindre délire d’un technicien de seconde zone comme Dallas Schoo. On ne nous y reprendra plus à croire naïvement les propos de Jason Iley, l’ivrogne et « ami de longue date du groupe » à la tête de ce trou à rat qu’est Mercury Records. On ne nous y reprendra plus non-plus à croire que cet incompétent de Danger « Mickey » Mouse, avec ses trois putain de doigts et sa cagole de Minnie, est en train de mixer l’album depuis fin mai dans la file d’attente de Space Mountain.
Selon toute logique, le prochain album de U2 – si prochain album il y a – sortira en 2014. Au mieux au printemps dans un calendrier à la No Line on the Horizon ou Pop, plus raisonnablement à l’automne pour coller aux stratégies marketing qui leur sont chères. Après tout ils n’ont pas quitté la scène médiatique depuis si longtemps. Le dernier concert du 360° Tour chez nos amis paysans du Canada remonte à juillet 2011, soit il y a deux ans. Un délai plus que raisonnable pour ressourcer un groupe de l’envergure et à la longévité de U2.
Nos inquiétudes concernent davantage le travail effectué ces deux dernières années. Qu’adviendra-t-il du boulot de Danger Mouse ? Subira-t-il le même sort que feu Chris Thomas, balayé par les clochettes de Steve Lillywhite sur Atomic Bomb ? U2 nous fera-t-il une nouvelle fois le coup de sortir de leur geôle marocaine Daniel Lanois et Brian Eno ? Et surtout Nelson Mandela aura-t-il la chance de pogoter une dernière fois sur « l’album le plus excitant du groupe depuis Achtung Baby » avant de rejoindre Benoît XVI au panthéon des humanistes ? Qui vivra verra.
