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From The Sky Down, notre revue

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Pour fêter les 20 ans d’Achtung Baby, U2 s’est offert les services de David Guggenheim pour réaliser un documentaire sur la naissance de leur album majeur. Dans sa grande mansuétude, Universal conviait quelques fans à l’avant-première parisienne.

From The Sky Down’, annoncée dans les coffrets Super et Über Deluxe des rééditions du fameux album, nous promettait une plongée de 80 minutes dans la conception d’Achtung Baby aux Hansa Studios de Berlin. Une période devenue mythique pour la plupart des fans du groupe.

Un démarrage qui traîne en longueur

La création d’Achtung Baby a toujours été perçue comme un moment charnière de la carrière du groupe irlandais. U2 sortait d’une période d’euphorie (le succès mondial de The Joshua Tree) et d’une sévère déconvenue (les critiques acerbes qui ont suivi Rattle & Hum), une raison pour eux de se “réinventer”. A la fin des années 80, U2 décide de prendre du recul pour chercher de nouvelles directions. C’est tout ce contexte que choisit d’expliquer Guggenheim dans sa première partie. Presque quarante minutes pour revenir sur les débuts du groupe et cette glorieuse et épuisante fin des 80’s. C’est long, très long, trop long.

S’il est plaisant de se moquer une nouvelle fois des coupes de cheveux improbables de Bono & Cie, ces longues minutes de mise en place finissent rapidement par rendre le spectateur impatient. Non que les images soient inintéressantes, mais ce n’est simplement pas la raison même du documentaire.

Les commentaires ressassent des aspects souvent connus, tout particulièrement des fans, et n’apportent rien de nouveau, le groupe se contentant de paraphraser ce qui a déjà été dit et redit dans le livre “U2 by U2”. Les quelques images récentes ne sonnent pas toujours justes. Comme cette première phrase de Bono à Winnipeg, lorsque le groupe répète The Fly en vue du concert de Glastonbury : “On ne peut pas se permettre de rater la deuxième chanson”, déclare le chanteur à ses collègues de bureau dans un élan manifestement très spontané. Plus convenu tu meurs !

Enfin à Berlin !

L’arrivée des Irlandais dans l’ex-future capitale allemande change radicalement la donne. Le spectateur entre enfin dans le vif du sujet… Et dans cette sombre ambiance qui entoure le groupe. Les tensions sont à leur comble et aucun des quatre ne sait comment avancer. Perdu aux Hansa Studios, U2 cherche sa nouvelle voie et rien ne va. Jusqu’au jour, où dans une démo inédite de ce qui deviendra Mysterious Ways, surgit une mélodie. Un air qui va tout changer. A la 58e minute de ‘From The Sky Down’, la magie surgit enfin : One est là, dans des airs de guitare encore lointains. Pour ceux qui “connaissent” le groupe, ce qui suit est une impressionnante surprise. Loin de l’idée que The Edge mène le grand bateau qu’est U2 depuis des années, le spectateur assiste, ébahi en ce qui nous concerne, au génie de Bono en action. Durant sept minutes, le chanteur embarque les trois autres derrière lui, les guide, comme s’il savait exactement où aller et ce qu’il fallait faire. Cette entrée dans le processus créatif de U2 est une véritable pépite du documentaire. On en redemande.

Et de frissons, il en est question également lorsque The Edge, seul à la guitare dans le théâtre de Winnipeg, interprète une version acoustique de Love Is Blindness. Alors que le musicien revient sur ses déboires amoureux au moment de l’enregistrement de l’album, il déroule un moment d’émotions simples et saisissantes.

Vingt ans après le groupe retrouve Berlin, ses inspirations, ses trabans, sa grisaille. De Berlin à Glastonbury, deux décennies séparent les images de fin du documentaire. Des images qui appellent à la suite, à ce que le groupe sera capable de proposer et de créer. Les questions sont bien là, aucun doute que ces quatre types dans le vent en soient conscients.

Baby Achtung Baby ?

U2 a donc investi les Hansa Studios pour les besoins du documentaire de David Guggenheim. Très bien. Mais avaient-ils réellement besoin d’y venir avec l’ensemble de leur matériel et de leurs techniciens pour de simples passages furtifs ? Le groupe a manifestement ré-enregistré tout ou partie de Achtung Baby, et on a peine à croire que ce n’était que pour assouvir un petit plaisir nostalgique. On repense alors, dans notre grande crédulité, à ce disque inclus dans l’innommable réédition non-remasterisée de l’album : ‘Baby Achtung Baby’. Un disque dont le contenu n’a jamais été précisé, si ce n’est qu’il contient toutes les chansons originales de l’album, avec des durées différentes. On se prend alors à rêver : Ce “Baby” serait-il tout simplement la version 2011 d’Achtung Baby, enregistrée “live” (ou presque) à Berlin ? Une idée qui prend tout son sens à la vue des moyens investis, démesurés pour n’être destinés qu’à la production de ‘From The Sky Down’.

Comme toujours avec U2, l’idée du tout est possible nous donne envie d’y croire. Avec dans un coin de la tête le souvenir que quand tout est possible rien n’arrive. Ce serait en tous cas l’unique façon artistiquement honnête de donner un intérêt à cette inutile réédition. Rendez-vous dans quelques jours pour savoir de quel côté penche la balance.


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